Je me souviens que mon école primaire avait un jour accueilli un conférencier dont le nom a depuis longtemps disparu de l’histoire mais qui à l’époque faisait grand bruit. L’homme, affublé d’une longue barbe hirsute et de longs cheveux mal peignés, avait écrit plusieurs livres et donnait des conférences, insistant sur la nécessité pour l’ouest de se débarrasser de ses bombes en général et pour l’Europe de refuser les bases et les missiles américains sur son territoire. Notre brillant conférencier exhortait également l’URSS à jeter son programme nucléaire à la poubelle, il faisait d’ailleurs des mains et des pieds pour donner ses conférences à Moscou. A l’époque de telles prises de position faisaient grand scandale. J’avais 8 ans et mes parents m’avaient suggéré de demander au barbu ce qu’il se passerait si tout le monde décidait de se débarrasser de l’ensemble de son attirail mais que certains gardaient ou reconstruisaient secrètement quelques bombes, cela n’était-il pas un risque de voir l’URSS l’emporter ? Je me souviens avoir posé la question, sans vraiment la comprendre, devant un parterre et un conférencier médusé qu’un petit bout remette en cause sa logique pacifiste. On a d’ailleurs plus jamais entendu parler de ce type, peut-être était-il parvenu à aller faire sa conférence dans une cellule en Sibérie ?
Je me souviens d’avoir demandé un jour, lorsque j’étais enfant, à propos d’un conflit historique quelconque qui étaient les bons et qui étaient les mauvais. On m’avait répondu : « dans une guerre, il n’y a ni bon, ni mauvais, il n’y que des cons qui meurent. »
Comme tous les enfants, je me suis longtemps contenté de cette réponse. Puis en grandissant, plutôt conciliant de nature, j’ai été séduit, un temps, par un certain discours pacifiste. Je me disais, s’il y a autre chose que la matière, si nous sommes tous des enfants de Dieu, « fait à son image et à sa ressemblance », n’est ce pas universellement absurde de se démembrer et de s’égorger à longueur de siècles ? D’autant qu’Il a dit « aimez vous les uns les autres » ?
Ce n’est qu’en grandissant, en apprenant l’histoire et en m’intéressant à l’actualité, que j’ai compris que les choses n’étaient pas si simple que cela. Certes certains conflits (pas autant qu’on ne croit) sont le fait de « cons » qui s’entrégorgent pour le bon plaisir de leur roi, de leur chef, de leur seigneur sans autres raisons qu’une broutille ou un ego trop développé.
Mais d’autres guerres, beaucoup plus pernicieuses et plus fondamentales, opposent la civilisation à la barbarie, la liberté à la dictature, le Bien au Mal. Et dans ce cas, il appartient à l’Homme de Bonne Volonté de prendre parti.
N’en déplaise aux adeptes des clichés faciles et des modes de pensée pré-mâchée, n’en déplaise aux gourous du relativisme et aux sectateurs du politiquement insipide, le Bien et le Mal existent dans toute leur splendeur et dans toute leur horreur. Avec la montée des idéologies au XXe siècle, le Mal a pu s’exprimer avec une intensité jusque là inédite, dans toutes les couleurs de son arc-en –ciel impie : brun, noir, rouge, vert…
Heureusement, le Bien était là pour le combattre et pour vaincre. Le Bien rassemblé sous la bannière étoilée, le Bien présent chez les peuples luttant pour la Liberté et pour le droit d’exister, le Bien manifesté par les USA, certains pays d’Europe et Israël. Le Bien qui se définit en quelques mots : « Liberté individuelle », « Diversité » et « Démocratie ».
Oui messieurs les fossoyeurs opportunistes de la pensée, oui messieurs les chantres cyniques du réflexe dictatorial, les panégyristes relativistes du « plus d’état » délétère, le Bien existe et peut se définir.